toi, oiseau du ciel,

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toi, oiseau du ciel,
moi, plante poussée de la terre
descends,
picore-moi,
regarde, j’ai ouvert mes pétales d’une douceur sauvage,
regarde, comme je sens bon et bien fort,
regarde comme je suis multicolore et te vais bien,
depuis ce matin j’ai gardé pour toi une goutte de rosée,
du pollen comme de la manne,
regarde combien d’abeilles et de scarabées ont sombré en moi
goûte les petites abeilles au déjeuner
garde les scarabées pour le dîner
magnifiques et assouvis…
hambardsum yayla, yayla djan, yayla,
magnifiques et assouvis…

eh ! babillard du ciel,
eh ! pie, ma bien aimée,
si tu ne m’aimes pas je flétrirai
sècherai sur mon arbrisseau
fiancées, jeunes filles se tenant par la main
collines-vallées en tournoyant me verront aussi
elles cueilleront-emporteront et cachée-cachée je ne dirai pas
dans quel livre elles me mettront,
j’apprendrai des choses savantes,
je deviendrai étudiante, aspirante, homme de science, docteur,
professeur,
je serais si intelligente
toute seule je serai pilule,
j’errerai sur la lande,
toi, moineau a!amé,
tu viendras et me reconnaîtras,
tu ne me mangeras pas, tu me mépriseras,
tu seras dégoûté de moi, tu diras beurk,
toc ! toc ! toc !
de ton bec tu toucheras trois fois du bois
moi, à regret,
triste et insensée,
tout simplement,
directement
je deviendrai piège, m’allongerai sous le pont «Kievian» dans les
eaux,
pour m’écrouler, crever,
pour ne pas entendre le gros rire des plantes,
toi, oiseau ignorant,
tu viendras et tomberas sur moi,
te retrouvant je te prendrai dans mes bras
je t’aimerai, t’embrasserai comme prise dans des pièges-rets, enveloppée sur ton bec,
les bras dans l’eau tu barboteras,
râleras et fermeras les yeux,
comme de nouveaux Roméo-Juliette, Tristan-Isolde,
Leyla-Medjnoun comme Hasmik et lui,
nous descendrons dans les eaux,
mais je t’ai averti,
descends, mange-moi que nous soyons tous deux rassasiés…

Traduction Yvette Vartanian

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