prière


ville d’aquarium,
ouvre tes ailes
comme moi,
et comme l’image ralentie d’un film,
le panneau de larmes se fondra négligemment sur ton visage,
c’est dans l’eau que tu baisseras tes pieds nus,
et Jésus se promènera la deuxième fois sur les eaux,
et les filets…
dans les filets des pêcheurs
tu apparaîtras toi-même
une vraie ondine sans queue
à longs cheveux féeriques…

ville d’aquarium,
ouvre tes ailes
et étreins ta fille prodigue
courant dans le calme des toits chauffés,
et le bruit chaud des rues
s’affaisse sur ses longs cheveux féeriques,
en se levant comme une vapeur;
perdant l’un des souliers de pointure № 38,
au manteau semi-creux rose…
étreins ta fille prodigue, ville,
et écarte-toi des fenêtres:
elle ne sont pas pour se jeter!

les toits…
laisse ta course sur les toits appesantis par l’horizon
et le filet,
le filet flottant par le vent,
ton corps qui croit encore aux miracles...
crie à haute voix de la part de tous les morts,
les gans dormis côte à côte, comme le couteau et la cuillère,
forces-les à se réveiller,
force-les à sentir
le panneau de larmes se fondre négligemment
sur leurs visages;
et enfin, jette dans la boîte aux ordures-
le jour et la nuit se répétant comme les hystéries d’enfants,
l’équipe des fêtes nous rendant vieux,
les oiseaux crevés,
les arêtes,
le péché pressé de ton corps
et les feuilles jaunes…

ville d’aquarium,
ouvre tes ailes
et étreins tes filles prodigues
perdant l’un des souliers de pointure № 38,
au manteau et sans filet!

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